Minuscules sur le dos du réel, il nous faut trouver une voie en funambule dans un monde en déséquilibre. Difficile de trouver les mots justes alors, pour évoquer la joie d’une saison qui s’annonce dans ce contexte périlleux.
À notre place, fragiles et déterminés, quoi de mieux à faire pourtant que de nous laisser guider par l’intuition et la ténacité des artistes ? Dans toute la diversité de leurs écritures, nos invité.e.s magnifiques, conteurs subtils, esprits aiguisés, graves et hilares, parlent du monde comme il va.
À la croisée de l’intime et du collectif, de flamboyantes metteuses en scène usent cette saison aussi bien du répertoire que duplateau pour interroger nos choix de vie et notre capacité d’amour. Faisant feu de tout bois, de la comédie musicale visionnaire à la farce de politique fiction, des esprits rebelles brûleront les planches à la recherche de nouvelles pistes. Des chemins de traverse à prendre dès l’automne avec OVNI #2, le festival de l’inclassable qui se déploie sur les nouveaux territoires de l’imaginaire. Et pour vous donner l’énergie de les suivre, c’est tout le plaisir du rire et la puissance des corps que nous convoquons.
La fête s’annonce belle pour les esprits curieux.
Armelle Vernier, directrice et toute l’équipe de Malakoff scène nationale
Théâtre 71 – Cinéma Marcel Pagnol – Fabrique des arts
Enseignante de lettres modernes jusqu’en 2000, Armelle Vernier s’oriente vers le spectacle vivant d’abord en tant que directrice de production puis administratrice de compagnies indépendantes jusqu’en 2008. Elle travaille ensuite 4 ans au sein de la Direction des affaires culturelles de la ville de Paris en tant que chargée de secteur cirque, rue et marionnettes, avant de devenir directrice d’Houdremont – scène conventionnée de la Courneuve en 2012. Elle y construit un projet singulier, articulé autour de la question des territoires et de l’appropriation de la création contemporaine par tous les publics.
Nommée le 1er septembre 2019 à la direction de la scène nationale, elle présente un nouveau projet pensé comme « un temps privilégié d’expérimentation, permettant d’ouvrir le Théâtre 71 tant du point de vue artistique que de ses relations aux publics et aux partenaires du territoire en affirmant une programmation pluridisciplinaire, des saisons mobiles et inclusives, ouvertes sur la création contemporaine sous toutes ses formes ; l’évolution de la Fabrique des Arts vers une plateforme de création partagée et l’élargissement des relations aux publics. »
Il intègre également à court terme :
› La perspective des travaux de rénovation du théâtre permettant à la scène nationale de rester un équipement majeur au sud de la métropole.
› La conception du « chantier du théâtre » et de la période hors-les-murs comme un temps de liberté et d’invention, permettant d’impulser de nouvelles façons de « faire le théâtre » autour des notions d’ouverture, de mobilité, d’inclusion et de partage.
Le Théâtre 71 est un lieu emblématique pour beaucoup. Qu’ils soient artistes, spectateurs ou professionnels, tous en parlent avec chaleur, comme d’un théâtre dont ils ont des souvenirs forts, à l’image des événements, des artistes, des directeurs qui en ont façonné l’histoire.
Le nouveau projet de Malakoff scène nationale s’appuie sur les lignes de forces qui en ont fait sa reconnaissance en le développant dans les trois lieux de la scène nationale, autour de notions clefs : ouverture, mobilité, inclusion, partage.
→ Une programmation à l’écoute des écritures d’aujourd’hui dans toute leur pluridisciplinarité et attentive aux mutations de notre monde avec de nouvelles écritures pour le théâtre, une programmation marionnettes et objets étoffée, une ligne arts du mouvement regroupant cirque et danse, une programmation musique redimensionnée et un cinéma dans tous ses états.
→ Une attention aux préoccupations des jeunes générations
→ Une circulation des formes et formats artistiques entre les équipements de la scène nationale : le Théâtre 71, le Cinéma Marcel Pagnol et la Fabrique des arts.
→ Des temps forts autour d’une programmation resserrée qui se déploie à l’échelle du territoire avec la complicité de scènes voisines pour OVNI et MARTO !
→ Un théâtre ouvert à des champs novateurs en capacité de repérage et d’accompagnement d’artistes à des moments déterminants de leurs parcours.
→ Un travail en réseau au bénéfice des équipes en création en partageant l’outil Fabrique des arts avec les théâtres du territoire.
→ Une permanence artistique incarnée par trois compagnies résidentes pour deux à trois saisons dans les champs du théâtre, du mouvement et de la marionnette.
→ Une relation renouvelée aux spectateurs avec les Publics en fabrique.
L’ASSOCIATION DES SCÈNES NATIONALES
Fondée en 1990, l’Association des Scènes nationales a relancé son activité à l’automne 2009 à l’initiative de quelques directeurs et présidents soucieux de créer un outil de réflexion exclusivement centré sur les enjeux liés à ce label et désireux de mieux en faire connaître l’activité, la diversité, la spécificité.
La plupart des problématiques qui sont débattues au sein de l’Association intéressent bien plus largement tous les acteurs de la culture, artistes, professionnels et élus : le soutien à la création et à la production, la démocratisation culturelle et la connaissance des publics, le rapport au territoire et aux collectivités locales.
UN LABEL
Des missions définies, des enjeux partagés par le réseau
Les activités de toute Scène nationale s’organisent autour d’un bloc de missions définies par le ministère de la Culture s’appuyant sur 3 champs de responsabilités confiées à chacun des établissements dépositaires de ce label.
— La responsabilité artistique
Proposition faite à une population d’une programmation pluridisciplinaire, établie par le directeur qui doit refléter les principaux courants de la production actuelle que ce soit pour le spectacle vivant, le cinéma, les arts visuels…
La responsabilité artistique des Scènes nationales s’exerce à l’égard des artistes eux-mêmes, en facilitant leur travail de recherche et de création.
— La responsabilité professionnelle
Pour les Scènes nationales, au rôle d’exemplarité qu’elles ont joué de manière déterminante pour l’aménagement culturel du territoire s’est donc progressivement substituée une responsabilité nouvelle d’entraînement, d’animation et de références pour le vaste paysage de la création et de la diffusion artistiques qui les environne.
— La responsabilité publique
Elle se traduit par la considération permanente portée à un territoire et à sa population, dans toutes leurs composantes particulières.
Ce territoire peut varier, de la taille d’une grande agglomération à celle d’un département, voire au-delà, en fonction de la diversité et de l’importance des partenariats publics noués autour de chaque scène bénéficiaire du label.