Disponible prochainement

Vous êtes ici !

Mala­koff scène natio­nale a convié l’au­teur Mathieu Simo­net à mener un grand projet parti­ci­pa­tif : Vous êtes ici.

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Après plusieurs mois passés à arpen­ter la ville et récol­ter des centaines de récits, le projet Vous êtes ici est désor­mais entre vos mains : redé­cou­vrez Mala­koff à travers les yeux et les mots de ses habi­tant·es.

Cette carte a été réali­sée par les étudiant·es du DN MADE Graphisme augmenté – J. Prevert, et les enre­gis­tre­ments sonores par le studio Wave.audio, que nous remer­cions toutes et tous chaleu­reu­se­ment pour leur parti­ci­pa­tion au projet !

Consul­ter ici le recueil.

en parte­na­riat avec la ville de Mala­koff dans le cadre de Mala­koff en fête et avec Paris Habi­tat
— la carte inter­ac­tive et les affiches ont été réali­sées par les étudiant·e·s du
DN MADE de graphisme augmenté du lycée Jacques Prévert de Boulogne-Billan­court
avec le soutien de l’Onda – Office natio­nal de diffu­sion artis­tique

Liste des récits Récits de la zone
Récit
43 avenue Pierre Larousse

Aller chercher du lait à la ferme

Ce matin, mes enfants Marjolaine et François mettent leur manteau. Je leur ai demandé de faire un tour à la laiterie de la rue Pierre Larousse. Je les y envoie dès que nous avons besoin de lait. Ils ne se font pas prier ! Depuis que nous sommes arrivés à Malakoff, c’est un de leurs amusements favoris.  Quand nous avons emménagé, il y a quelque mois, je me souviens encore de leur émerveillement la première fois qu’ils ont vu les vaches dans l’étable !  Ils étaient déjà grands, pourtant : Marjolaine avait 12 ans et François allait sur ses 10 ans. Mais précédemment nous habitions dans le 19eme arrondissement, et je crois qu’ils n’avaient jamais eu l’occasion de voir des vaches autrement que sur des images ou des photographies. Ils allaient parfois à la campagne chez mes parents dans le midi. Là, ils voyaient des moutons, beaucoup de moutons ! Mais pas de vaches. Alors, avoir une ferme laitière à 5 minutes de chez nous, on peut dire que ça leur a bien plu.

Le trajet depuis la maison n’est pas long : notre maison est dans l’impasse du sentier du Tir, juste derrière. Pendant les soixante années où j’habiterai là, la ville évoluera beaucoup ! Mais à l’époque c’est les années 60 : il n’y a encore aucune tour, et dans notre quartier il y a beaucoup de verdure, un vieux lavoir en bois juste à côté de chez nous dans un terrain en friche où traînent quelques clochards, et des petits pavillons comme le nôtre. Après mon départ, notre petite maison sera agrandie et enjolivée, comme la plupart des maisons de l’impasse.

Je donne à Marjolaine le petit bidon émaillé avec une anse en bois. La laitière y versera le lait. Ensuite, quand les enfants reviendront à la maison, je le ferai bouillir sur le réchaud. C’est indispensable, car sinon il tournerait très vite et serait rapidement immangeable ! Je n’ai pas de frigidaire pour conserver les aliments au frais, et l’été je ne peux pas me faire livrer de glace chez moi : j’habite dans une impasse trop étroite. Donc le lait que nous achetons, nous ne ne le conservons pas et nous le consommons assez vite. Ce n’est pas un problème, puisque nous avons une source de lait frais pas loin pour nous ravitailler dès que nous en avons besoin !

Quand je fais bouillir le lait, il y a une petite pellicule blanche qui se solidifie à la surface. On appelle ça la « peau du lait ». Marjolaine et François détestent ça… Moi je trouve que ça n’a pas si mauvais goût, après tout c’est avec cela que l’on fait le fromage ! De manière générale, mes enfants n’adorent pas le lait. Ils aiment aller le chercher, mais pas le boire nature !

Le lait au chocolat, ça passe déjà beaucoup mieux. Et quand je fais des entremets, des crèmes ou des flancs, ils adorent !

Cécile

Vous êtes ici – Image de fond